Cette idée de promenade était stupide : avec la pénurie de vivres bien installée, nous aurions dû garder le peu de forces qui nous restaient pour la cueillette.
Le directeur s'en mord les doigts ; j'ai voulu faire comme lui : d'abord ça donne un goût prononcé de pouvoir au fond du palais, de puissants effluves de représailles se dégagent ensuite.
Quant à la chasse, c'est une activité hautement risquée : excepté les boomerangs que nous n'avons pas, quelles armes confier à des prisonniers sans qu'ils les retournent contre leurs geôliers ?
Knock a trouvé un compromis en rapportant un plein panier d'escargots : cinquante nuances de petits-gris ; Élise le regarde dans les yeux, intriguée.
Harpagon adapte ses instruments pour en faire des pièges ; il pense que les animaux seront plus faciles à attraper que les aveux ; pour ce qui est de l'appât du gain, nous lui faisons confiance.
Nos deux bourreaux s'activent : un rendez-vous est pris, quelques bestioles aussi ; Élise examine le poulet, indécise sur la recette à adopter face à une proposition qu'elle craint volage.
Pendant que son père pose des pièges pour attraper les lapins, elle pose un lapin pour ne pas tomber dans un piège.
Knock est déçu : pour une fois qu'il avait l'opportunité de torturer une personne qu'il apprécie, ça l'aurait changé du boulot ; dommage que le détenu Sade soit à Vincennes, il aurait aimé prendre conseil auprès de lui.
Je suis devenu si maigre que je pourrais très bien me glisser entre deux barreaux ; ici il n'y en a pas, mince alors !
Si nous avions su, nous aurions planté des patates à notre arrivée ; le prétendu abbé Faria se ferait maintenant une joie de nous les bêcher...