samedi 9 juin 2012

Hors d'ici, laisse tomber

Là,
l'âme ?
La mort,
l'amorcer.
La mort, c'est pas une vie.
La vie après la mort, c'est pas une vie.
La vie après la mort, c'est n'importe quoi sauf la vie sauve.
La vie après la mort se sauve et détale comme un lapin.
La vie après la mort ne survit pas après le coup du lapin.
La vie s'est évanouie et ne reprendra plus ses esprits.
La vie après la mort, et puis quoi encore, tu déraisonnes.
La vie après la mort, alors tu n'es plus mort.
Si tu n'es plus mort, ce n'est plus la vie après la mort.
C’est la vie après la vie, pas la vie après la mort,
donc la vie après la mort, c'est mort, c'est cuit.
La vie après la mort, c'est du flan avec des pruneaux.
Ça paraît tendre et puis tu tombes sur un noyau.
Une recette éprouvée dont la valeur est zéro.
Le reset est une remise à zéro, à rien.
Partir de rien est une chimère, où est l'appui ?
Toute galère vient d'un port, la mer est d'accord.
Tout missile est lancé d'une rampe ou d'un puits.
Toute missive a son expéditeur. Ça c'est envoyé !
La mort après la vie, ça oui, c'est comme ça que ça finit.
La mort après la vie, et après ta mort tu revis ?
Alors si oui, c'est la vie après la mort après la vie.
Ça c'est de l'embrouillamini maxi.
Après l'avis pris auprès des morts, c'est pourri,
mais le pourri, ce n'est pas mort, ça moisit, ça vit.
C'est la vie des morts, c'est la vie des bactéries,
comme le roquefort, comme le brebis.
Le corps est recyclé par la petite souris,
paramécies, anaérobies et compagnie.
Mais c'est la vie du corps, pas de l'esprit.
L'esprit est planté, nase dans le décor.
Si tu me lis bien, no stimuli.
L'esprit est cuit sans la soupe, son support.
Tel est l'esprit qui croyait prendre et n'a pas prise.
Un esprit sans corps, c'est comme un trou sans bord.
Un esprit sans corps, ça n'a pas où se raccorder.
Un esprit sans corps, ça se veut branché mais c'est has been.
Un esprit sans corps, ça reste une vue de l'esprit,
une idée d'enfer mais qui ne vaut pas radis.
Pas de fumée sans feus au-dessus des funérariums.
Pas de bulles sans air, sans eau, dans les aquariums.
Pas de bol, des os, rien que des os, rien.
Tibias laids, péronés périmés, désolé.
Fémurs sans futur, os non pérennes, sinon des osselets :
tarse de Paul (l'agneau qui bêla de biais), carpe diem.
Reluque la sèche relique enchâssée, c'est mort.
Remarque l'orque joueur dont l'évent gicle, ça vit.
Mate : yeux absents, orbites vides, c'est mort,
j'en déduis que Martin est peu agile en salle de sciences. 
Cette même salle où l'on sait que l'univers est joueur,
que dans la partie infinie, aucun dé n'est pipé.
Astragales dérivant entre les astres sans dessein.
Fais-je du matérialisme burlesque ou suis-je un âne ?
Nous sommes les enfants du néant et d'une peau de banane,
tarzans miteux, hercules foireux, puces et nanosecondes, 
des atomes dans un barreau de l'échelle du temps.
Seul rien dure toujours, rien d'autre n'est éternel.
Axiome : xy/0 = ∞, le rien nous sépare pour toujours, à jamais.
Seule façon de concevoir l'infini, le rien, rien que le rien.
Je te dis tu à toi, x qui n'existes plus, c'est crétin ce ping, c'est terrien.
Je teste ma connexion, ne t'en fais pas, ce n'est rien.
Souvent, la poésie que je malaxe ne rime à rien.
L'alexandrin, furax, est rongé par le vers,
exit la césure, les hémistiches couchent entre eux.
Mais je dévie de l'axe fixé : expliquer la mort.
Enfin bref, l'éternité vécue, ça n'a ni queue ni tête,
c'est comme une crevette décortiquée.
Une idée qui, pourtant, s'incruste assez dans les têtes.
Cette idée-là, décortiquée, ne vaut pas tripette,
ne vaut pas cacahouète, ne vaut pas pet de lapin.
Chikhai, chonyid et sidpa bardos, non merci !
Qui voudrait se réincarner en bébé phoque ?
Pas moi, pas toi, pas même Brigitte, trop risqué.
Pas de Jugement Dernier, pas de Champs Élysées, pas s'en faire.
Pas de Walhalla, tralala lalère, pas sans fer.
Pas de Ragnarök, pas de cidre dans la bière.
Pas de Normands rouant de quatre fers.
Pas de quand, rien que halva d'os (truc turc) pour les vers.
Pas le havre de paix, pas de houris après la guerre.
Pâle cadavre, une mine d'or pour les petits.
Les p'tits nains qui forent dans la Schneewittchen flétrie,
des galeries, un carrefour, une boucherie, Mac dodo.
Je me creuse l'esprit pour planter le décor.
Un quartier qui vit,
une boîte de nuit.
Tombe la nuit,
une boîte.
Nuit.
Nu.