jeudi 17 mai 2012

Buck in Furs (merci à lazarus pit music)




le voyage vers ici tient à remercier lazarus pit music pour cet échange de liens très bondage, un sacré bond d'âge, un saut par-dessus l'anorak anorexique aussi maigre que les ficelles qui le maintiennent bien tendu d'un bord à l'autre du gouffre des générations. En 1967, tu n'étais pas né, mon fils, et Buck 65 non plus. Moi, j'avais 9 ans, j'étais trop jeune pour apprécier le Velvet Underground que n'écoutait pas mon père qui avait 45 ans et préférait André Verchuren, le con, mais c'était son droit. Le seul grand-père que j'ai connu n'aimait pas la musique, ça lui agressait les oreilles. Il ne lisait que l'Almanach Vermot et le Courrier de la Mayenne, ce qui laisse présumer qu'il n'aurait pas plus apprécié la Venus im Pelz de ce passionnant dégénéré vicelard de Leopold von Sacher-Masoch. Pour autant, je ne peux pas dire que mes ancêtres aient loupé beaucoup de trains en marche puisqu'ils ne sont jamais entrés dans les bonnes gares. Aujourd'hui, j'essaie modestement de ne pas commettre les mêmes crimes d'ignorance crasse qui entacheraient mon pardessus grand ouvert devant les maternelles du savoir. Je me tiens au courant, parfois survolté. Je me tiens aussi à la main courante quand je faiblis dans l'escalier de ton blog, quand la marche est trop haute et que je lève le pied alors que je devrais mieux lever le pied. Comme tu le vois, rien n'est simple dans cette affaire de degrés, de forces, de mise à niveau. J'évite aussi les leurres, les attrape-nigauds, les pièges culturels que sont les passages à niveau où les trains passent si vite qu'on finirait déchiqueté sur la voie à vouloir les attraper, entraîné sur des centaines de faux maîtres. Aussi, je m'entraîne à les reconnaître ceux-là, et à connaître les vrais, pas l'ivraie mais l'ivresse du pur grain, du gratin, et je progresse, je progresse...